La dernière tarte fraise-rhubarbe de l’année et quelques réflexions en matière d’alimentation

DSC_7853Bonjour à tous,

J’aurais pu intituler ce post, « article au titre mensonger » car on va d’abord parler d’alimentation mais le point de départ de tout ça étant cette recette, autant commencer par là ….
En septembre dernier, alors que je préparais cette tarte qui avait le gout de la fin de l’été, je me disais que j’avais fait du chemin dans mon rapport à l’alimentation depuis cette autre tarte fraises-rhubarbe.

Rien de totalement spectaculaire, mais des questions sur ma manière de consommer et sur mon alimentation qui m’ont poussé à me documenter et à chercher une manière de m’alimenter un peu différente de celle que mes parents m’ont transmise.
Comme d’habitude le temps a passé à toute vitesse, l’hiver m’a un peu coupé l’envie d’écrire ici et je n’y ai plus trop pensé. Et puis voilà, la saison des fraises approche, le printemps pointe le bout de son envie et avec lui l’envie de revenir parmi vous. Je dois dire aussi, que bientôt fleuriront sur les kiosques les « Perdez 5kg pour rentrer dans votre maillot », « Peau de banane nouveau super aliment », « Manger de la viande tue », « Gluten, l’ennemi caché » et, d’avance, je sens l’énervement monter.

Rassurez-vous je ne suis là pour prêcher quoi que ce soit ni donner des leçons. Chacun fait ce qu’il veut et ce qu’il peut. Simplement je me suis dit que l’alimentation était un sujet important pour moi et que ça vous intéresserait peut être que je partage avec vous mon point de vue.

Résultat de mes cogitations en la matière :

  • Manger c’est sacré !

Première chose que j’ai comprise concernant mon rapport à l’alimentation, j’adore manger ! Sauter un repas m’est totalement insupportable. Manger = Plaisir. Ça ne veut pas dire que je ne mange que des choses sucrées /  grasses/ …, ni que je mange à outrance. Simplement, quoi que je mette dans mon assiette, je prends le temps de le préparer avec soin pour que ce soit bon, de faire une assiette que je trouve jolie et je prends le temps d’en apprécier le gout, l’odeur, l’aspect. En clair, j’ai dit stop aux sandwichs en carton avalé devant l’ordi, bye bye aux bonbons avalés à la chaine devant un film.

Puisque manger est important pour moi, je m’efforce d’avoir conscience de ce que j’avale et de l’apprécier. Et si en plus le repas peut être partagé avec d’autres personnes c’est encore mieux !

  • Les bons / mauvais aliments, ça n’existe pas

La viande, c’est mal. Le poisson c’est pollué ! Le sucre est ton ennemi. Le sel donne de l’hypertension. Le gluten nous tuera tous …. Si vous écoutez tout ce que les médias diffusent en boucle, vous ne mangerez plus rien (peut être des navets bio vapeur ?). Et personnellement cette perspective m’attriste grandement. BREAKING NEWS consommer à peu près n’importe quoi en excès est nuisible pour la santé. D’ailleurs vivre, est, en soi, une pratique dangereuse pour la santé.
D’un point de vue purement rationnel, la conclusion qui en découle est  assez simple, pour rester en bonne santé, on a encore rien trouvé de mieux que de manger de manière équilibrée, c’est-à-dire consommer d’un peu de tout et d’adapter ce qu’on mange à son activité (ce qui veut dire que ski = raclette et Mont d’or chaud !).

Ces deux points étant posés, c’est là qu’intervient le choix de chacun. Ce que je vais développer dans les lignes qui suivent me correspond, libre à vous d’avoir envie de faire différemment.

  • Éliminer les produits transformés

Parce que je me demande ce que les E bidules, l’amidon de maïs transformé, le sirop de glucose-fructose ou le dioxyde de titane viennent faire dans certains plats. Parce que je trouve aberrant d’acheter de la pâte à crêpes toute prête (ça prend 5 minutes à faire et ça revient moins cher). Parce que j’aime cuisiner. Et surtout parce que j’ai envie de savoir ce qui est dans mon assiette et d’où ça vient, je privilégie les produits non transformés.
Forcément ça demande d’y consacrer un peu plus de temps, notamment pour les épluchages, et ça pousse à se creuser la tête pour trouver comment accommoder certains aliments. Mais, en ce qui me concerne, le jeu en vaut la chandelle. Ça m’a permis de me réconcilier avec des aliments que je pensais détester, les épinards et les choux de Bruxelles pour ne citer qu’eux. Mais aussi d’en découvrir d’autres, l’épeautre, le millet ou le seitan. Bilan, mon alimentation est de plus en plus diversifiée.
Et puis parce que de temps à autres je n’ai pas le temps/l’envie de cuisiner, parce qu’ils me font de l’œil et que les bons/ mauvais aliments ça n’existe pas, la pizza tout prête, le plat surgelé ou même le cordon bleu s’invitent parfois dans mon assiette.

  • Moins de viande

Quand j’étais petite, on mangeait de la viande midi et soir. Mes parents sont nés durant  la 2nde guerre mondiale et ont été élevés quand la viande était quelque chose de rare et de précieux. Inconsciemment ils ont intégré que la viande c’était un aliment important, à valoriser parce que eux en manquaient. A présent que la situation a changé, la grande majorité de la population consomme des protéines en excès, donc inutile de manger de la viande/ des produits animaux à tous les repas.
Par ailleurs, produire de la viande, est quelque chose de très « couteux » d’un point de vue environnemental. Ça consomme de l’eau, des terres cultivables, ça induit une pression sur les forêts et donc sur la biodiversité (pour avoir plus de terres cultivables). Dernier argument qui entre en considération, le bien-être animal. Y étant sensible, je me suis posée la question du végétarisme. Mais pour l’instant je ne suis pas prête à sauter le pas. Pour toutes ces raisons, j’ai choisi de largement réduire ma consommation et de bannir tous les aliments synonymes de production en batterie. J’achète donc rarement de la viande et je privilégie les aliments « labels » ou « bio » qui assurent de meilleures conditions d’élevage, notamment pour les volailles.

  • Des sucres différents

Je suis très sensible aux hypoglycémies. Je n’ai jamais su pourquoi, mais ça n’empêche que c’est gênant, surtout quand comme moi vous aimez faire pas mal de sport. Après m’être documenté, j’essaye depuis l’été dernier de privilégier les aliments à faible index-glycémique, c’est-à-dire qui provoquent une sécrétion d’insuline moins brutale, plus progressive. Concrètement ça signifie essentiellement, dire bye bye au sucre blanc, privilégier les céréales complètes et s’essayer à des produits sucrants tels que le sirop d’agave ou le sucre de fleur de coco qui donnent un gout sucré sans pic d’insuline. Après quelques mois, mes hypoglycémies ont disparu et sans perdre beaucoup de poids, j’ai « dégonflé » d’une taille.

  • Manger local et de saison

Sur ce dernier point, c’est plus un objectif que réellement un résultat auquel je suis parvenu. Cette envie tient à deux points, d’une part, le souhait de réduire l’empreinte carbone de mon alimentation (nos aliments font en moyenne 2000 à 5000 km avant d’arriver dans notre assiette) et l’envie de soutenir les agriculteurs et les producteurs près de chez moi. Pour les fruits et légumes, les œufs et le pain, j’y arrive en partie en achetant à la Ruche qui dit oui. Pour la viande, les laitages, les jus de fruits, ou encore le chocolat, je me fournis en supermarché ou en magasin bio. D’une part parce que c’est plus facile (je ne me vois pas rapporter chaque semaine en RER 15 kg de courses) et que le choix est plus grand.

J’espère que ce très long billet vous a plu. Je serais heureuse d’échanger avec vous sur chacun de ces points. Comment voyez-vous les choses ? Partagez-vous ces questionnements ? Au contraire, ne vous sentez-vous pas du tout concerné ? Quelles solutions avez-vous adopté ? Vers quoi avez-vous envie d’aller ? ….

Et à part ça cette tarte aux fraises ?

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Ingrédients

  • 500g de fraises rincées et équeutées coupées en morceaux
  • 3 tronçons de rhubarbe épluchée et taillés en morceaux d’1cm environ
  • 3 cuillères à soupe de sirop d’agave
  • 2 cuillères à soupe de graines de chia
  • 200g de farine complète
  • 20g de farine de coco
  • 2 cuillères à soupe de sucre de fleur de coco
  • 5 cuillères à soupe d’huile végétale (colza, olive ou coco)
  • 100 ml d’eau tiède

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Marche à suivre :

Dans un saladier mélangez les fraises, la rhubarbe et le sirop d’agave. Laisser reposer à température ambiante 30 minutes. Ajoutez les graines de chia (elles vont absorber en partie le liquide libéré par les fruits).

Préparez la pâte. Dans un second saladier mélangez les farines et le sucre. Formez un puits au milieu et ajouter l’huile. Mélangez bien à la fourchette jusqu’à former un mélange un peu sableux. Ajoutez l’eau. Amalgamez à la main jusqu’à obtenir une boule qui se détache des parois.

Étalez votre pâte au rouleau. Disposez là dans votre moule. Répartissez les fruits dessus. Enfournez à 180°C et faites cuire 30 minutes. La pâte doit être bien dorée.

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9 réflexions sur “La dernière tarte fraise-rhubarbe de l’année et quelques réflexions en matière d’alimentation

  1. Je partage absolument ton point de vue ! Se faire plaisir sans perdre sa santé de vue et respecter l’environnement serait un bon résumé… Adepte aussi de l’épluchage et repoussant peu à peu les produits tout fabriqués de mes étagères, j’ai l’impression de mieux respecter aussi mon métabolisme… Merci pour ta recette qui sera testée bien vite !

    1. C’est tout à fait ça : ) un grand merci pour ton commentaire. Tu me diras si tu testes la tarte, je suis preneuse de ton avis.

  2. Ton post est très intéressant et tu as mille fois raison ..
    Et ta tarte en est la parfaite illustration..
    Cela n’enlève rien au fait qu’elle doit être terriblement gourmande !!
    Belle journée à toi

    1. Merci ma belle ! Effectivement ce n’est pas parce qu’on cherche à manger plus sainement que les plats en deviennent moins bons ou gourmands. C’est juste s’efforcer d’être plus conscient de ce qu’on mange.

  3. Arrivée sur votre blog de fil en aiguille (merci Cooking Julia), et arrivant bien après « la bataille » je ne peux que me joindre à toutes vos réflexions. Sans être végétarienne et certainement plus par goût, l’âge aidant, je consomme de moins en moins de viande, j’épluche, je cuisine et me tourne vers les produits bio ou les regroupements de producteurs (j’en suis même venue à détester les chocolats industriels…!). Mais en période de grosse flemme, je commande aussi la pizza du coin. Et surtout j’arrête de manger quand je n’ai plus faim = une taille de moins! Merci à votre « coup de gueule »

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